Conférence : Histoire du train fantôme de L’Arbresle à Panissières
Philippe Andagnotto
Les deux villes de L’Arbresle et Panissières ont une longue et riche histoire ferroviaire, bien que très différente. La nouvelle ligne doit leur créer une histoire commune. A L’Arbresle, avant la seconde guerre mondiale, la rue Pierre Sémard se dénommait la rue des deux gares. En 1866, la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) ouvre la première ligne de chemin de fer qui passe par L’Arbresle suivie, dix ans plus tard par celle de Lyon-Saint-Paul-Montbrison, créée par la Compagnie des Dombes et du Sud-Est, propriété de la famille Mangini. En effet, L’Arbresle est une agglomération avec deux gares : la gare PLM et la gare des Dombes, mais sous certaines conditions, elle aurait dû, ou pu, en avoir quatre !
A la fin du XIXe siècle, l’un des deux projets de relier Givors à Paray-le-Monial prévoyait de passer par notre ville, mais c’est le tracé par Lozanne qui fut en définitive retenu. Tout n’était pas perdu pour la construction d’une troisième gare... En effet, un des projets ferroviaires des Départements du Rhône et de la Loire était de relier l’Arbresle à Panissières, petites villes en pleine expansion économique en cette fin de siècle. Pour couronner le tout, un autre projet était à l’étude : poursuivre cette ligne jusqu’à Villefranche-sur-Saône.
A l’autre bout de la première, Panissières commençait son aventure ferroviaire par l’expérience du monorail devant la raccorder à Feurs, aventure qui se terminera par un échec technique retentissant, une des causes du retard pris dans la construction de la ligne sujet de cet ouvrage. Les problèmes se sont accumulés aux deux extrémités et la guerre de 1914-18, additionnée à l’arrivée des voitures et des camions après le conflit, vont définitivement condamner cette réalisation.
Le conférencier s’est donné comme ambition de raconter l’histoire de cette ligne dont les travaux ont été amorcés mais jamais terminés pour les raisons évoquées précédemment, auxquelles il faut ajouter des démêlés nombreux et complexes entre un grand nombre de parties prenantes avec des intérêts, comme toujours, divergents : les Conseils Généraux des deux départements, les conseils municipaux des communes traversées, voire par celles laissées pour compte, les Ponts et Chaussées, le PLM et la société bénéficiaire de la concession. L’intérêt de cette présentation est de raconter la genèse des tracés hypothétiques ou retenus et des ouvrages encore visibles et relativement en bon état qu’il est possible de découvrir tout le long d’un parcours de 39 km : la couverture du Trésoncle à Sain-Bel, le viaduc du Penon entre Savigny et Bibost, la plateforme de la salle des fêtes de Bibost, le pont dans ce bourg, le pont en plein champ ou celui maintenant utilisé par une route à Saint-Julien-sur-Bibost ou encore les tunnels de Panissières ou de Longessaigne… en sont les témoins muets mais ô combien éloquents.
Daniel Broutier
Président des Amis du Vieil Arbresle et de la Région Arbresloise-Grapp
